vendredi 13 mai 2011

VAN GOGH ET LE CHRIST DE REMBRANDT.

« Nous avons été en pleine magie, car comme le dit si bien Fromentin : Rembrandt est surtout magicien… » (Vincent Van Gogh, Lettre à Théo, 1888)

En 1890, Van Gogh, qui est alors interné à l’asile de Saint-Rémy-de-Provence (asile qui occupe les locaux d’un ancien bâtiment conventuel), peint La Résurrection de Lazare (d’après Rembrandt).

Attaché à la figure de ce travailleur et cet « ouvrier », ce « semeur » qu’incarne pour lui le Christ, Vincent Van Gogh n’a que fort peu représenté la légendaire figure. D’où l’importance (à la toute fin de sa vie) de ce que l’on peut lire comme une résurgence et un retour aux emblèmes et personnages qui ont hanté sa jeunesse. On sait qu’avant de se consacrer entièrement à la peinture, il avait souhaité devenir pasteur et suivi de longues études de théologie.

Cette importance de la religion dans l’œuvre et la vie du peintre d’Arles, d’Auvers, mais aussi (auparavant) du Borinage, est une des pistes majeures suivies dans l’ouvrage que je viens de publier. Vincent est à la recherche d’une figure (paternelle ou divine) bienveillante, qui puisse (à la façon du Christ rémunérateur d’Ary Scheffer) le récompenser au centuple de ses souffrances et ce travail qu’il mène à toute allure.

Rembrandt est omniprésent dans l’œuvre de Vincent. Celui-ci est tout autant attaché à la mystique et à l’ampleur de la spiritualité de son grand aîné qu’à son fameux clair obscur. Leçon de peinture et leçon de vie tissent ici un puissant faisceau d’influences.

Van Gogh. L'argent, l'or, le cuivre, la couleur.
Exposition au Louvre.

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