lundi 27 décembre 2010

NEIGE AUX TUILERIES.

Jardin des Tuileries, décembre 2010. Photographie ©FDM.

En attendant 2011, le dégel et la mue [la fonte] des formes.

dimanche 19 décembre 2010

DE STIJL ET MONDRIAN AU CENTRE POMPIDOU.

Centre Georges Pompidou, 2010. Photographie ©FDM.

Magnifique exposition au Centre Georges Pompidou. La bonne idée est d'avoir associé, couplé, l'œuvre de Mondrian (1872-1944) à son contexte, à l'ensemble des avancées et productions du mouvement De Stijl. Le grand public pourra découvrir l'intérêt et l'ampleur des productions d'artistes demeurés plus secrets, mais tout aussi importants que Mondrian, à savoir Bart Van der Leck, Théo Van Doesburg, Vilmos Huszar, etc.

Il s'agit là d'un mouvement collectif qui eut d'importantes répercussions sur nos modes de vie - environnement, architecture, mobilier, décoration, vitrail, typographie, mise en page éditoriale et jusqu'à la mode qui, plus tard, prolongea l'influence du courant De Stijl (robe d'Yves Saint Laurent, 1965).

Géométrisme rigoureux des lignes et des surfaces, pans coupés, plages de couleurs pures, formes abstraites : les épures formelles et colorées des tableaux de Théo Van Doesburg et Piet Mondrian sont faites pour les déclinaisons urbaines.

On imagine ainsi ce que pourrait être un habitat entier, une ville De Stijl, habillée de bleu, de rouge, de jaune. De lignes noires. Des espaces blancs auraient été précieusement "conservés", "réservés". On se promènerait dans l'espace. Et dans la couleur. Dans le bleu, le blanc, le jaune. Les lignes glisseraient au fur et à mesure de la progression de nos pas.

Dans l'antichambre extérieure de l'exposition, Le Pot doré de Jean-Pierre Raynaud a, lui aussi, revêtu sa double parure géométrique et hivernale. Comme une forme d'hommage à Mondrian.

* Histoire matérielle et immatérielle de l'art moderne (Larousse, 1994-2008) : Mondrian, 43 occurrences ; De Stijl, 10 occurrences.

AU CENTRE POMPIDOU : L'ATELIER DE MONDRIAN.

Reconstitution de l’atelier de Piet Mondrian,
Paris, 26 rue du Départ - Situation en 1926.
Projet réalisé pour la première fois par Frans Postma
en 1994-1995 lors de l’exposition "Earthly Paradise" au Beurs van Berlage d’Amsterdam. Haarlem, Collection Link.

Les ateliers d'artistes fascinent. Depuis le XIXe siècle, une certaine vision romantique du travail de l'artiste veut effectivement que l'un soit comme la projection et le reflet de l'autre.

Cette influence joue d'ailleurs dans les deux sens. Et l'on comprend que bien des découvertes puissent surgir de l'atmosphère et du cadre étudié d'un atelier.

La contemplation conjointe (ou successive) des photographies de deux ateliers célèbres renforce cette idée. Celui de Mondrian est froid, rigoureux et coloré, celui de Francis Bacon, minuscule et surencombré, souillé et maculé comme une palette antique. Deux mondes, deux planètes s'opposent et nous font face. Sans qu'on puisse découvrir là aucun espace commun.

L'habitat du peintre, sa coquille, le lieu où il travaille, tout cela se prolonge dans sa production. Celui-ci apparaît, en retour, comme une sorte d'œuvre ultime du peintre. Work in progress, que la mort seule vient figer, stopper.

L'exposition du Centre Pompidou reconstitue l'un des ateliers de Mondrian. On peut s'y promener comme l'on ferait dans l'une de ses œuvres. - Du gris, du noir, du jaune, du rouge. Beaucoup de blanc. Des lignes austères. Les éléments utilitaires (poêle, table, éléments de rangements, etc.) se fondent dans ce qui fait « tableau » ou se présente comme « sculpture-habitacle ».

On ne peut s'empêcher d'imaginer ce que put être la vie du peintre dans un environnement aussi contraignant. La gomme, la règle, la paire de ciseaux, etc., tout cela devait assurément posséder une forme et une couleur particulières.

Lorsque Mondrian mangeait des fruits, les choisissait-il en fonction de leur forme (mais un fruit, à moins d'être coupé, peut-il être rectangulaire ou bien carré...) et de leur couleur (orange, fraise, banane, cerise) ? On comprend que dominait un processus d'exclusion de tout cela qui, par sa forme, sa couleur, sa bizarrerie, sa vulgarité, ne pouvait s'adapter et se fondre dans le "tout Mondrian" de l'atelier.

L'atelier de Bacon dût, quant à lui, connaître d'autres contraintes. Ce qui y domine est un certain "fouillis", un amalgame de couleurs, de tubes, de pots, de pinceaux, de journaux découpés, de photographies épinglées au mur, déchirées et elles aussi maculées.

Voilà donc deux ateliers. Deux mondes. A visiter. L'un après l'autre. Pour bien se persuader de la richesse et l'extrême diversité du monde de « la peinture ».

(Sur l'Atelier de Mondrian et son influence sur l'œuvre de l'artiste : Histoire matérielle et immatérielle de l'art moderne, Larousse, pp.. 512-513).

dimanche 12 décembre 2010

L'AFFAIRE ARTAUD : LES ÉNERVEMENTS DE LA CRITIQUE.

Photographie ©FDM.

« Ailleurs, elle se plaint de n'avoir jamais été invitée par Beaubourg à parler de son Histoire matérielle et immatérielle de l'art moderne (« Et pourtant, j'avais de beaux projets »), et regrette de n'avoir pu conférencer au Louvre, sur Artaud et le Louvre : « Cela aurait eu "de la gueule". » Ces dérapages de son ego n'étaient peut-être pas indispensables à son propos. » (Histoires littéraires, n° 39, 2010).

Les FAITS sont les FAITS. Un « Journal ethnographique » passe nécessairement par un certain nombre de descriptions relatives à l'« ego » de la personne qui écrit. L'auteur d'un tel « Journal » se doit de recenser et répertorier - « tels quels » - ces faits. Même s'ils touchent à son « ego ». Même si leur aveu comporte quelque désagrément, les critiques se précipitant tête baissée dans le panneau comme le taureau sur son chiffon rouge.

Je ne vois pas où est ici le « dérapage ». Ou alors : il n'y a plus de « Journal ethnographique ».

D'où ce qu'il faut bien dénommer les GLISSEMENTS PROGRESSIFS, les interprétations et les projections de la « CRITIQUE ». Et pourquoi pas ?

Encore faudrait-il remarquer qu'ici (dans le cas de ce livre) on passe d'un CONSTAT (rien de plus, rien de moins) - le Journal ethnographique - à une supposée pleurnicherie de son auteur (cf. Les Histoires littéraires).

Allons ! Que nos doctes CRITIQUES se rassurent : « je » n'ai pas (loin de là) énuméré TOUS les faits en question. Mon « ego » reste bien à l'abri (hi ! hi ! hi ! J'en rigole ! Comme si le problème était là. Et comme si mon plantureux « ego » pouvait être entamé par les bricoles qu'énumère ce Journal).

Pour ce qui est, maintenant, de cette conférence, « ARTAUD ET LE LOUVRE », eh bien oui (figurez-vous) : j'ai toujours envie de la prononcer cette conférence ! Est-ce anormal pour quelqu'un qui fréquente un auteur depuis 35 ans ? Et qui en a fait quelques-unes des conférences. - Doit-on raser les murs et se planquer, taire ses envies et ses passions ? Et repartir, comme mes interlocuteurs m'y invitent constamment, dans le trou de balle du néant ?

Lien Histoires Littéraires

L'AFFAIRE ARTAUD (Fayard). LE « ZESTE » DE CRUAUTÉ DES « HISTOIRES LITTÉRAIRES ».

« ...nous n'aurons pas la cruauté de lui poser la question qu'on peut poser à tout lecteur de ce très curieux Journal ethnographique : qu'auriez-vous fait, si vous aviez été à la place de Paule Thévenin à Ivry, le 4 mars 1948 ? Et, si vous aviez agi comme elle, quelle attitude auriez-vous adoptée ensuite, durant tout le reste de votre vie ? » (Histoires littéraires, n° 39, 2010)

La proposition est attrayante : et SI j'avais été à la place de Paule Thévenin, qu'aurais-je fait ?

Et inversement (car la proposition comporte évidemment une réciprocité) : SI Paule Thévenin avait été à ma place, qu'aurait-elle fait ?

Développer tout cela serait sans doute amusant, mais un peu long pour un blog. Disons que cet « échange » de personnalités serait pour le moins curieux. Paule Thévenin et moi n'avons pas grand chose en commun. Pas même Artaud, que nous approchons de manière très différente. Elle, comme « témoin » et personne engagée dans une relation passionnelle au personnage. Je n'ai pour ma part nullement été « témoin » de la vie d'Artaud. Et ne m'en émeus pas. Ma position est « extérieure ».

Nos personnalités, la manière dont nous avons mené nos vies, les personnages et les milieux fréquentés sont aux antipodes les uns des autres.

Aurais-je fait appel au pouvoir (ou aux différents pouvoirs, politiques et médiatiques) pour maintenir et faire perdurer une chasse gardée et un traitement des manuscrits parfaitement rocambolesques et peu propices à la diffusion de l'œuvre d'Antonin Artaud ?

Quant à Paule Thévenin, qu'aurait-elle fait si elle avait découvert (comme moi, en 1994) que le traitement des manuscrits de son cher Momo était quelque peu aléatoire ? Ne se serait-elle pas vertement exprimée ?

Le fer de la cruauté ne porte peut-être pas là où l'imagine l'Anonyme des Histoires littéraires.

Il y a là, en tout cas, de beaux dialogues à inventer. - Merci aux Histoires littéraires d'avoir levé un si joli lièvre.

Lien Histoires Littéraires

L'AFFAIRE ARTAUD (Fayard) : L'ARGUMENT DE LA FATALITÉ.

« L'enchaînement des circonstances, bien loin de lui permettre [à Paule Thévenin] de tenter d'échapper à un tel comportement, l'obligeait au contraire à un repli complet, parfois farouche. De même, elle ne pouvait ni se séparer des manuscrits, ni en permettre la moindre reproduction photographique, ni encore moins les vendre. Libre à chacun, bien sûr, d'épiloguer sur une telle fatalité. Toutefois, il est singulier que Florence de Mèredieu, à qui la philosophie et la psychanalyse sont aussi familières que la littérature et l'art, n'ait point discerné cette fatalité, qui dura exactement quarante-cinq ans, et avait quelque chose d'inexorable. » (Histoires littéraires, n° 39, 2010).

Je traite dans l'ouvrage de cet « argument de la fatalité » (p. 629). Les Histoires littéraires semblent ne pas avoir lu ce paragraphe.

La « fatalité » (et tout le pathos, religieux et tragi-comique, qui en découle) est un argument « facile » et confondant. Cela conduit certes à dédouaner Paule Thévenin (et tous ceux qui l'ont soutenue) de tout embryon de critique. On reste, ce faisant, dans le registre de la Pythie toute puissante, décrite par beaucoup de ses thuriféraires.

Je ne crois ni à la fatalité, ni à la prédétermination. Si l'enclenchement des circonstances devait inéluctablement aboutir à la cascade d'événements décrits par le livre, il fallait modifier ces circonstances et inventer d'autres voies.

Quant à la référence à la psychanalyse (et à la philosophie), pardonnez-moi, mais lorsque l'on fait de l'inconscient et des ressorts analytiques une "fatalité", c'est que l'on a affaire à quelque chose qui est de l'ordre de la NÉVROSE ou de la psychose. Artaud en avait bien conscience, lui qui refusait précisément d'être en tout et pour tout mené par son inconscient. Et par celui des autres.

Quant à la philosophie, il y a quelque chose précisément (sur laquelle on pourrait beaucoup épiloguer) qui est ce que les philosophes ont nommé la liberté, le pouvoir de s'opposer et de dire NON.

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L'AFFAIRE ARTAUD : UNE TONNE DE « REMERCIEMENTS ».

« Détail curieux, le livre ne comporte pas la moindre notice de « Remerciements » : pourtant, l'auteur a bien dû bénéficier de l'aide ou des conseils de diverses personnes ? » (Histoires littéraires, n° 39, 2010).

En lisant cela, cher(e) ANONYME des Histoires littéraires, je me suis carrément gondolée. Pliée en deux. J'en ressors toute fripée.

Qui donc aurais-je pu remercier ? L'écriture de ce livre a, tout d'abord, été secrète. Les personnes informées se comptaient (avec peine) sur les doigts d'une main.

Pour la rédaction de mes autres ouvrages sur Artaud (les six ouvrages précédents) je ne m'étais heurtée qu'à des « murs », des « portes claquemurées », des « peurs » et des conseils du style : « attention : terrain dangereux, allez voir ailleurs, chasse gardée, au secours, attention à vous ». Et j'en passe.

Alors vous imaginez la liste des remerciements que j'aurais pu dresser pour ce livre. Elle serait des plus rigolote. - Je vous conseille d'ailleurs l'examen de la liste de remerciements de la première édition de Antonin Artaud, Portraits et Gris-gris, en 1984. Elle avait fait beaucoup rire ceux qui étaient au parfum !

Cette simple remarque montre que mon interlocuteur(trice) n'entend rien à l'Affaire. Et qu'il (elle) a beau avoir lu ; il (ou elle) n'a rien entendu.

Allons : il faudra du temps encore avant ce livre puisse seulement être LU.

Une seule personne est, en l'occurrence, à remercier : CLAUDE DURAND qui a souhaité et voulu publier ce texte aux Éditions Fayard. Ce fut d'ailleurs le tout dernier ouvrage sulfureux publié par lui au moment de son départ de cette maison, en mars 2009. Un ouvrage qu'il m'a laissée conduire et écrire à ma guise. Il n'est pas intervenu sur son contenu et l'a intégralement publié.

Alors, comme l'écrivait récemment un internaute : L'Affaire Artaud, « passionnante et terrifiante » ? - Terrifiante en tout cas aussi pour ce qui concerne l'état de la critique.

Lien Histoires Littéraires

dimanche 5 décembre 2010

L'AFFAIRE ARTAUD (Fayard, 2009). Lettre à l'anonyme des "HISTOIRES LITTERAIRES".

Un papier est donc sorti dans les "Histoires littéraires" (n° 39, 2010). Un papier NUANCÉ, MESURÉ. ANONYME. Aucun des papiers qui sort dans cette revue n'est signé. On ne peut donc rien reprocher à son auteur. Cela ne me viendrait d'ailleurs pas à l'idée.

Il est, par contre, bien difficile de s'adresser à un "anonyme", un fantôme, un ectoplasme, un fantasme de pensée pure ou de critique pure !

Comment effectivement adresser une lettre, simple ou bien "ouverte", à un anonyme ? Cet anonyme est-il obscur ou bien glorieux ? Masculin ou féminin ? - On est dans le flou, le gris. On se meut face à un creux, un vide. A quelque chose d'"ouvert à tous les vents", et qui se dérobe. - L'exercice ne peut être que foireux.

On peut aussi se dire qu'après tout, on peut cogner, taper. Puisque, c'est du vide ! De l'anonyme ! Une pensée non supportée. Qui se veut non subjective. Pas de "Je". Un fantasme de pensée pure.

Rien à voir avec ce "Journal ethnographique" de L'Affaire où j'ai - quant à "moi" - mouillé ma chemise et me suis impliquée. Où j'ai osé dire "Je". Et assumer.

Qu'est-ce qu'un "Anonyme" - un "sans nom", sans "Je", sans subjectivité - peut bien appréhender d'un "journal ethnographique" ?

L'implication de l'ethnologue au cœur de ce qu'il décrit est le b a ba de l'ethnologie. - Sa position inverse de retrait est le contrepoint obligé de cette implication.

Quelqu'un récemment me disait : "Je ne m'inquiète pas pour vous. Vous êtes à la fois totalement dans l'affaire Artaud. Et totalement en dehors."

C'était bien vu. Et c'est là l'enjeu de ce "Journal ethnographique", que les critiques jugent "si curieux".

À SUIVRE...

mercredi 1 décembre 2010

L'AFFAIRE ARTAUD (Fayard, 2009) : UN FESTIVAL DE POINTS D'EXCLAMATION.

Hiroshige, Pont sous la pluie, 1857 (détail).

"l'auteur n'a pas hésité à se pourvoir d'un stock vraiment gigantesque de points d'exclamation, qui émaillent presque chaque page, et dont on se dit vite qu'ils sont comme la petite pluie de Lille ou de Saint-Omer : quand elle commence à tomber, il y en a pour deux ou trois mois". (Les "Histoires littéraires")

En ce qui concerne Artaud, L'Affaire et les "affaires", les jours se suivent et se ressemblent. L'Affaire continue, avec ses manœuvres souterraines, ses censures et - de temps en temps - un compte-rendu, une "critique", un essai d'analyse. Les compte-rendu sur ce livre ne sont pas si nombreux. Ils me font donc toujours plaisir. Même (et surtout) lorsqu'ils revisitent le texte, en tentant de ne pas vouloir comprendre ce qui s'y lit et s'y joue. Et d'y lire tout autre chose que ce qui s'y écrit.

L'article consacré au livre par les "Histoires littéraires" (N° 39, 2010) m'a profondément réjouie. Je vais pouvoir, à nouveau et sans vergogne, me livrer à l'exercice que l'on m'a si souvent reproché : disséquer et décortiquer les propos des uns et des autres, me repaître de la prose prétenduement acérée des critiques, journalistes et autres exégètes.

Mon livre contiendrait donc un nombre anormalement élevé de points d'exclamations. - Eh bien, c'est vrai ! Je l'avoue. Dans l'affaire Artaud, j'ai été constamment de stupeur en stupeur et d'un point d'exclamation à un autre point d'exclamation. En passant par des étapes intermédiaires elles aussi porteuses de ces mêmes coups de griffes de l'écriture et de l'histoire.

Ce livre, j'aurais pu l'écrire à l'aide de seuls points d'exclamations. Une overdose en somme de ces points qui sabrent l'espace d'une écume colérique. Graphique et calligraphique.

Marques et stigmates de la surprise, de l'étonnement. Signes qu'en ce monde-là de l'affaire Artaud, quelque chose ne tournait pas rond, qui poussait toujours à s'ébattre dans l'aigu et dans l'exclamatif.

Mon interlocuteur anonyme se sent comme noyé au cœur d'une "pluie" de points d'exclamations ! - C'est bien là l'effet que me fit, au fil des ans, la succession répétitive des mêmes et sempiternelles mesquineries de l'affaire Artaud.

Que le lecteur du récit de L'Affaire se sente envahi et percuté par cette ponctuation, eh bien, cher Anonyme, c'est un beau compliment. Merci ! Le point d'exclamation correspond assurément à la juste ponctuation de toute L'Affaire.

D'autant que l'affaire ou les "affaires" Artaud n'ont pas duré "deux ou trois mois". J'y suis pour ma part entré il y a vingt neuf ans. Cela en fait de la pluie...

Cela me rappelle ces estampes japonaises qui déclinent, à coups de sabre fins, les lignes serrées d'une pluie répétitive. Et aussi persistante que les petitesses et reprises de l'affaire Artaud. Le promeneur, dans toute cette pluie, n'y est qu'un papillon, pris au piège d'une multitude d'épingles.

Ma vocation à moi serait-elle d'épingler le lecteur au cœur d'une forêt, d'une pluie de points d'exclamations ?

Rien que pour cela, cela valait le coup d'écrire ce que L'Anonyme des "Histoires littéraires" nomme "ce très curieux Journal ethnographique".

Lien Histoires Littéraires