mardi 24 novembre 2009

VENISE 2009 - BIENNALE D'AUTOMNE.

"Les fleurs de verre" du Pavillon vénitien
(Dale Chihuly, Mille Fiori). Photographie ©FDM, 2009.

Temps gris sur Venise. - Les oiseaux font pleuvoir, à grands coups d'aile, les dernières feuilles. Dorées. Délibérément dorées. Les grands arbres des "Giardini" y ont des allures mélancoliques.

Le noyé flotte toujours dans la piscine au bleu incongru (Michael Elmgreen et Ingar Dragset, The Collectors). Les œuvres de mousse, de tourbe et de lichen de l'Arsenal se délitent aux approches de l'hiver.

Les brumes et les opacités, les couleurs déteintes et estompées des silhouettes de l'installation de Wodiczko (Guests) se fondent dans tout ce romantisme.

Mêmes tons gris, verts, jaunes, mais assourdis, dans les grandes toiles du Pavillon espagnol. Barcelo y ajoute les tons de terre et la rotondité de ses poteries.

Colorées, fluos, vivaces. Toujours aussi "kitch" et aussi gaies, les fleurs de verre du Pavillon vénitien (Dale Chihuly, Mille Fiori). Mais le reflet de ces fleurs d'artifice se mêle à ces autres teintes des feuilles mortes surnageant dans l'eau du bassin. - L'œuvre a vécu. Son image et son double ont vieilli, se sont transformés au fil du temps et des intempéries.

L'hiver approche. Venise bientôt va tourner la page. Sur cette biennale que l'on disait ennuyeuse (certains pavillons le sont), mais qui a su ménager quelques surprises et qui s'est, pour le reste, fondue dans la couleur du temps.

Biennale "fin de siècle" donc, pour la première décade de ce nouveau millénaire qui n'en finit plus de répéter et répéter encore la leçon de ses aînés.

Seul signe peut-être d'une "rupture" : la présence de l'Afrique. Avec une installation, terriblement "postmoderne" et "multimédia", mais dont les images sont traversées du grand vent des matériaux, des outils et des tonalités de la savane (Human being de Tayou, artiste camerounais).

P.S. - Ce 14 novembre, quelques centaines de Vénitiens ont symboliquement fêté les "funérailles" de leur Cité, envahie par le tourisme, mais passée en dessous du seuil des 60.000 habitants. Des gondoles, chargées de cercueils vides et de gerbes de fleurs, ont sillonné les légendaires canaux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire